Ouvrir son entreprise à la bonne période : comment la définir ?

Ouvrir son entreprise et se lancer en indépendant est un objectif qui inspire de nombreuses personnes : les jeunes, les plus âgés, les salariés, les chômeurs…et on s’imagine naturellement qu’il y a une bonne période pour créer son entreprise de manière à optimiser les chances de sa réussite. On croit souvent qu’il est nécessaire de vérifier certains critères ou qu’il est idéal de se lancer en période de croissance et qu’entreprendre en moment de crises est certainement une erreur à ne pas commettre. Or, ces propos ne reflètent pas la réalité et émanent de fausses idées reçues qui doivent être rectifiées.

En parlant d’entrepreneuriat et d’affaires, c’est la persévérance, la prise de risques et la capacité à en prendre qui permet de réussir réellement. Il n’y a pas de moment propice ou de période faste « idéale » qui écarte toute sorte de défis et stimule les échanges et les interactions. C’est vous qui devez créer le bon point de départ et s’armer des meilleures qualités humaines et managériales pour soutenir l’évolution de votre business. En se basant sur les propos d’Yvon Gattaz, président du Conseil national du patronat français, ancien président du CNPF (actuel MEDEF), fondateur d’éTHIC, membre de l’Institut de France et président fondateur de l’Association Jeunesse et Entreprise (AJE), cet article vous aidera à trouver la réponse à cette problématique.

Pour commencer…

Le fait d’ouvrir son entreprise et lancer son projet de création comporte deux dimensions principales : d’un côté le projet et ses différentes caractéristiques (taille, nature d’activité, secteur,  technique innovante pour le marché, etc.) et de l’autre le porteur de projet (nature de ses motivations, ses valeurs, ses aspirations, ses compétences, ses ressources, etc.). Ainsi, une chose est sure, pour qu’une idée de création ait suffisamment de chance de se développer il faut vérifier si le projet est à la fois potentiellement pérenne et en adéquation avec les ambitions, valeurs, ressources du porteur de projet. À toute période de sa vie ce critère d’un projet potentiellement viable et qui corresponde aux ambitions et valeurs de l’entrepreneur est essentiel.

Cependant, l’extraordinaire variété des entreprises créées montre qu’il existe plus d’un modèle de création et donc vraisemblablement plus d’un modèle de créateur. C’est ainsi que coexistent des créations avec très peu de moyens et d’autres qui disposent d’importants financements. De la même manière, il existe des créateurs très qualifiés et d’autres sans formation, des jeunes, mais aussi des plus âgés. Certains entrepreneurs ont également eu plus de chances que d’autres pour développer leurs business. La question qui se pose ici : la formule du succès est-elle liée à une bonne période de lancement ? Le moment propice à saisir pour mettre en œuvre son projet existe-t-il réellement ? Ou bien la réponse réside dans une autre variable liée à l’entrepreneur et à ses capacités humaines et managériales ? Analysons les différents scénarios pour identifier la bonne réponse.

La crise est-elle une bonne période pour ouvrir son entreprise ?

De nombreux porteurs de projets s’interrogent sur la pertinence de lancer leur business en période de crise. Mais contrairement aux idées reçues, ces moments ne doivent pas être systématiquement associés à un échec inévitable. En effet, malgré l’existence d’une crise économique, environnementale et sociétale majeure de nouveaux acteurs ont réussi à s’imposer sur leur secteur de marché. C’est vrai, de nos jours les entreprises rencontrent de nombreuses difficultés et elles se retrouvent contraintes de mettre la clé sous la porte ou de rechercher des idées innovantes. Cette situation signifie qu’il existera de nombreuses opportunités d’expansion et même de création.

Cela parait logique puisque durant les périodes de crise, la majorité des entreprises font le choix de réduire leur nombre de salariés et leurs coûts de fonctionnement. Elles préfèrent se tourner ponctuellement vers des prestataires, ce qui permet aux « jeunes entrepreneurs » de proposer leurs offres de services. Les porteurs de projets évoluant dans le secteur de l’innovation auront donc toutes leurs chances de s’imposer dès l’instant où leurs solutions permettent de créer des solutions.

Autrement dit…

Il faut quitter l’idée absurde que le moment doit être propice ou qu’il existe une période « clé » pour se lancer en toute sérénité. Tous les moments sont bons pour créer son entreprise, du moins que vous aillez l’envie de réussir et les capacités nécessaires pour soutenir votre activité ! Quelqu’un qui est créatif, tenace, ambitieux, qui n’a pas peur du travail et qui est non-conformiste, a autant de chance de réussir que s’il créait dans une période calme et sans contraintes. Il faut être sûr de cela. Plus encore, les moments de crise peuvent être LES moments propices pour se lancer et les raisons sont nombreuses :

  • Il s’agit de moments particuliers où les habitudes d’achats/de consommation vont se transformer et où certaines prestataires et particuliers remettront à plat celles-ci. Vous pourrez donc proposer votre offre comme une alternative ou une idée innovante capable de s’imposer et d’arracher ses parts de marché.
  • Aussi, les périodes de crise sont des moments où la présence médiatique de la plupart des acteurs se fait moins forte, ils se sont embrouillés par les contraintes et ils laissent donc la place à de nouveaux entrants souhaitant se faire connaître. Ce qui vous facilitera la tache pour entrer en jeu.
  • Pendant ces périodes il est nécessaire d’optimiser chaque dépense afin de maximiser son utilité et faire les bons paris. Ces périodes vous permettront donc de roder avec peu de moyens votre manière de gérer.
  • Enfin, les acteurs qui n’arriveront pas à résister finiront par disparaître et laisseront des places…qui sont donc à prendre.

Vous devez retenir que l’important reste de trouver une idée innovante, un créneau porteur d’avenir et donner le meilleur de vous-même. Tous ceux qui souhaitent créer une entreprise peuvent trouver ce créneau, il suffit juste de le chercher et de s’engager à promouvoir son projet.

Le meilleur moment pour entreprendre est le moment où vous créez l’opportunité !

Comme expliqué au point précédent, les moments qui paraissent les plus difficiles sont également ceux qui offrent le plus d’opportunités aux entrepreneurs. Évaluez votre personnalité, votre marché et votre idée, c’est la seule façon de connaître le moment idéal pour vous lancer. N’écoutez pas les personnes « raisonnables » qui ont peur et qui vous freineront.  Innovez et sautez dans l’inconnu : l’entrepreneuriat n’est pas si risqué qu’on le croit. Les créateurs ont fait beaucoup d’erreurs, certes, mais tous ceux qui étaient tenaces et volontaires se sont toujours rattrapés aux branches d’une manière ou d’une autre. S’ils se sont aperçus que leur créneau n’était pas porteur, ils en ont profité pour bifurquer.

Il n’y a pas de raison d’échouer, même dans un contexte économique délicat, si l’on a une idée innovante et qu’on possède les qualités de l’entrepreneur : le sens de la responsabilité, la créativité, la persévérance, le charisme, le goût du risque, le goût du travail en équipe et un solide bon sens.

Alors finalement vous l’aurez bien compris, il y aura toujours des partisans pour créer son entreprise en période de croissance et d’autres en période de crise. Des partisans qui créent leur entreprise une fois bien installés et d’autres qui aiment foncer et qui n’ont pas peur du risque. Mais le plus important n’est-il pas la capacité du dirigeant à adapter son produit en fonction des besoins actuels et futurs du marché ? Sa capacité à le vendre ? Ou encore sa capacité à se projeter dans l’avenir et bien gérer son entreprise ?…

Pour mieux vous inspirer

Voici quelques conseils d’Yvon Gattaz, président du Conseil national du patronat français, ancien président du CNPF (actuel MEDEF), fondateur d’éTHIC, membre de l’Institut de France et président fondateur de l’Association Jeunesse et Entreprise (AJE) auprès de Dynamique :

« J’ai développé une théorie « gattazienne » que j’appelle « l’escalier du risque ». Je pense que nous sommes dotés, de façon congénitale, d’un certain potentiel de goût du risque que nous avons à notre naissance. Et il se trouve que ce goût du risque, au fil des ans, s’atténue et ne remonte jamais. Au départ, chacun se situe sur la plus haute marche de cet escalier de goût du risque. Puis vient la première marche descendante : l’accumulation de diplômes. Certes, faire des études supérieures est important, mais, si vous souhaitez créer, nul ne sert de s’enfermer dans les études. La deuxième marche, on la descend lorsqu’on se constitue une belle carrière. Si vous attendez d’avoir de l’expérience pour créer, vous allez entrer dans un grand groupe et, petit à petit, monter dans la hiérarchie.

Difficile alors de repartir de zéro, de passer du stade de cadre supérieur à celui d’autodidacte de la création.

Et puis, il y a l’entourage : on se demande ce qu’il va penser. La troisième marche est franchie dès lors qu’on se marie et qu’on a des enfants, car la peur est alors d’entraîner toute sa famille dans cette prise de risque. Puis ce goût du risque descend doucement, jusqu’à l’arrivée des rhumatismes ! Là c’est fini ! Ainsi, je soutiens l’idée que l’on devrait se lancer dans la création le plus tôt possible dans sa vie. Le manque d’expérience n’est pas gênant, mais je préconiserai tout de même de vivre une immersion dans le monde professionnel avant de créer. Cette courte expérience permet à l’entrepreneur de se familiariser avec le monde de l’entreprise et la conduite des hommes. »

Développez votre idée, affinez-là et passez à l’action !

Devenir son propre patron ne se décide pas sur un coup de tête, c’est évident. Il s’agit d’une étape importante qui bouleversera le cours de votre vie. Mais il ne faut pas hésiter trop longtemps non plus ! Si vous avez déjà une idée d’entreprise en tête, lancez-vous maintenant ! Demain il sera sans doute trop tard. Chaque entrepreneur a une vision personnelle de l’entrepreneuriat. Pour certains, commencer jeune permet de réussir plus vite. Pour d’autres, bénéficier d’une solide expérience est le meilleur moyen de trouver le succès. Mais si vous vous posez encore la question : quel est le bon moment pour ouvrir son entreprise ? Eh bien, créez-là le plus tôt possible et commencez aujourd’hui tant que vous vous êtes bien préparé !

Ouvrir son entreprise à la bonne période : Comment la définir ?
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30 avril 2020

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